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C’est une maison, sise à Fass Delorme qui est à l’origine du conflit entre Aïssatou Mangane et Samba Ndiaga Diop. Partie poursuivante, la dame a traduit son antagoniste à la barre du tribunal de Dakar pour escroquerie et occupation illégale de terrain.
Depuis des années, Aïssatou Mangane se bat pour récupérer la maison de son défunt père, située à Fass Delorme. En 2014, elle a intenté une action en justice contre les occupants du bien immobilier, à savoir Samba Ndiaga Diop et les membres de sa famille. Le juge civil a tranché en faveur de la dame en ordonnant l’expulsion des mis en cause le 28 novembre 2014. Le magistrat a certifié qu’Aïssatou Mangane est le propriétaire du titre foncier et que c’était sa part d’héritage qu’on avait confié à sa mère jusqu’à sa majorité. Seulement, Samba Ndiaga Diop a déchiré l’ordonnance. Il a donné en location une partie de la concession. Peinée, la victime a formulé cette fois une plainte pour escroquerie et occupation illégale de terrain. Arrêté et placé sous mandat de dépôt le 12 août 2022, le prévenu a été présenté au juge des flagrants délits de Dakar. Pour sa défense, le quinquagénaire a narré : « La maison appartient à mon père Amadou Lamine Diop. Il l’a héritée de son défunt frère Mané Diop parce que ce dernier n’a pas laissé d’enfant ni d’épouse. C’est Bara Mangane qui a cédé la maison à Mané Diop . La vente a été conclue devant un notaire. J’ai eu trois chambres dans la maison. J’ai loué les deux ».
Le prévenu encore contraint de lâcher prise prenant la parole, Aïssatou Mangane a informé que son père Bara Mangane est décédé en 1974. À ce moment, elle avait trois ans. Un an plus tard, la succession a été organisée. Elle a hérité du logement litigieux que son père avait prêté à Mané Diop. « En 2014, le prévenu et ses proches ont fait une sortie médiatique pour contester la décision du juge. Ils ont défoncé les portes pour accéder à nouveau à la maison. Le prévenu habite à Keur Massar. Il a loué la maison pendant plusieurs années. Lorsque que la maison a pris feu, il a sollicité Pape Cheikh Diallo pour sa reconstruction », s’est offusquée la partie civile. Son avocat Me Abdoulaye Seck a estimé que le prévenu est occupant sans droit. Il utilise les biens de la partie civile à des fins personnelles. Me Ndoffane Diouf a ajouté que le prévenu n’a pas produit un acte attestant de sa propriété. Les deux avocats de la plaignante ont réclamé 3,5 millions de francs, à titre de réparation. Estimant que les faits sont constants, la parquetière a requis six mois avec sursis. D’après Me Abdoulaye Tall, le juge civil a rendu une ordonnance aux fins d’expulsion de la dame Fatou Diop qui est une cousine de Mané Diop. « Le prévenu ne fait pas l’objet d’expulsion. Il occupe la maison en vertu d’héritier de son père Amadou Lamine Diop. Les autres héritiers de Bara Mangane ont attesté que ce dernier a vendu le lot 3 à Mané Diop qui a rendu l’âme avant la mutation », a fait observer le conseil de la défense qui a plaidé relaxe. La robe noire a également demandé au tribunal d’ordonner un complément d’informations avec l’audition des autres héritiers de Bara Mangane. Rendant sa décision, la juge a relaxé le prévenu du chef d’escroquerie, avant de le déclarer coupable d’occupation illégale de terrain. Mais, la peine a été ajournée jusqu’au 4 novembre 2022. La magistrate veut s’assurer que le prévenu a libéré la maison. Sur les intérêts civils, Samba Ndiaga Diop doit allouer 1 million de francs à la plaignante.
KADY FATY
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