- Advertisement -
« Les communes ne disposent ni de ressources (humaines et financières), ni d’orientations pouvant leur permettre d’assumer une grande part de responsabilité vis- à-vis de cette priorité de développement » ? Cette phrase puisée d’un document de planification stratégique, déduisant ainsi le jargon selon lequel « toutes les collectivités locales du Sénégal ont les mêmes difficultés » !
- Advertisement -
Je rappelle que nous sommes à l’heure de la mondialisation et de la modernisation des connaissances obligeant ainsi les politiques publiques, les projets et programmes à mettre d’avantage l’accent sur la dimension technique (outils de gestion du terroir), la dimension institutionnelle (décentralisation), la dimension politique (gouvernance territoriale) et sociale (accès aux services sociaux de base).
Être un bon Maire suppose à cet effet être un bon architecte du développement économique local maîtrisant ainsi l’art de construire, de déconstruire et de reconstruire. Construire, parce qu’il faut prévoir et programmer. Déconstruire, parce qu’il faut savoir comment ajuster ou déprogrammer quand survient l’imprévu. Reconstruire enfin, en remettant les choses en état quand ce qui n’est pas possible aujourd’hui le redevient demain.
Le paradoxe est que 75% de nos collectivités territoriales sont administrées soit par des analphabètes, soit par des intellectuels qui ne disposent pas d’assez de potentiels pour sortir les populations du gouffre dans lequel elles sont plongées depuis les premières réformes ! le développement local est un champ très vaste, une matière en vogue, mais une discipline que l’on doit exiger à toute personne désirant la destinée des populations à la base !
J’avais récemment rappelé lors d’une interview à une radio locale les trois (3) notions clés que Mamadou Dia avait théorisé déjà en 1962 :
-la notion d’acteur assimilée aux ressortissants
-la notion de responsabilité qui fait référence à la conscience citoyenne
-et à la notion de compétence qui détermine la soutenabilité d’un projet territorial. Il me semble que l’on rate souvent le virage en faisant un faux départ quant aux choix des hommes que l’on porte à la tête de nos collectivités territoriales !
Les locataires de nos collectivités locales doivent impérativement se départir de certaines pratiques telles que la partisannerie et la politique politicienne et doivent comprendre que dans la vie en société, il n’y a pas de place pour l’égo, que nous sommes tous d’égale dignité, comme égaux devant la mort ; et que chacun, indifféremment de ses origines et de son statut social, mérite respect et considération.
Ils doivent prendre en compte la règle d’or qui veut que les affaires de famille et d’ami s’arrêtent là où commencent celles de l’intérêt général. C’est ce que Bruno Diatta appelait le respect de la distance réglementaire.
L’essentiel n’est pas dans le verbe qui périt mais dans l’acte qui demeure. Je suis à la fois triste et sidéré du fait qu’une bonne partie de ceux qui dirigent nos collectivités sont en grande partie obnubilés par le prestige, l’argent ou la place. En lisant deux (2) des livres de Mamadou Dia : « Nations Africaines et solidarité Mondiale » et « le Sénégal trahi par ses esclaves », je me pose la question : que deviendrait le Sénégal si l’on avait épousé la philosophie du grand Mado ? un très bon économiste, intègre, un féru du développement à la base avec sa célèbre théorie »le nivellement par le bas » et j’en passe… mais malheureusement on s’est très trop séparé d’une pépite de diamant qui illuminait généreusement les arcanes sinueuses du développement territorial !
Comme disait Martin Luther King, « Tout le monde n’est pas spécialiste, encore moins appelé à parvenir aux hauteurs du génie … » Selon toujours cette référence emblématique, « …même balayeur de rue, l’essentiel est de s’appliquer à si bien faire que les hôtes des Cieux et de la Terre s’arrêtent un jour pour dire : « Ici vécut un grand balayeur de rue qui fit bien son travail. »
Pour que la fonction technique prime sur la fonction politique, il serait bon d’être pragmatique dans ce sens qu’il faut apprendre à « Dire ce que l’on fait, faire ce que l‘on dit » et surtout rester dans la constance de la vérité. Comment voudrions-nous avoir des collectivités territoriales viables, compétitives et porteurs de développement durable en ouvrant grandement les portes à une élite locale dirigiste, qui ignore les fondamentaux du sens des priorités ? Le développement local doit servir de socle pour une croissance économique pas croissante, mais diffuse, c’est-à-dire celle qui a une répercussion positive sur le niveau de vie des populations locales.
Je ne comprends pas pourquoi les gens veulent rester aussi longtemps à la tête des collectivités territoriales !
Certains en abusent tout simplement parce que le militantisme qui pousse derrière eux est souvent considéré à des individus qui semblent être formatés dès la naissance avec des aptitudes biologiques innées limitées ! Ils cherchent à mobiliser les individus incultes qui n’ont qu’un horizon de pensée limitée, et plus leurs pensées sont bornées à des préoccupations médiocres, moins ils s’intéresseront à la gestion des affaires locales.
En paraphrasant René Descartes : « pour construire un bâtiment bien ordonné, mieux vaut, en effet, creuser de nouvelles fondations en abattant les vieux murs » !
La place de la jeunesse consciente!!!
Abdou fatah FAYE
Conseiller départemental/Dpt Linguere
Conseiller municipal/Commune Dealy
Juriste
Ingénieur en Commande Publique
Élève Ingénieur en expert foncier et gestion des territoires (UGB 2022).
Responsable Développement économique Local à la SAED.
- Advertisement -