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L’Azerbaïdjan et l’Arménie, deux voisins en conflit au sujet de la région du Haut-Karabakh, ont rapporté mardi matin de nouveaux affrontements entre leurs forces frontalières. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a dénoncé une « agression » de l’Azerbaïdjan et déploré la mort de 49 soldats arméniens ; Bakou a également reconnu des « pertes » mais sans donner de chiffre. La France va saisir le Conseil de sécurité de l’ONU.
Des affrontements étaient en cours mardi 13 septembre à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les forces de Bakou, appuyées par l’artillerie et des drones, cherchant à « avancer » en territoire arménien, a déclaré Erevan.
Cette éruption de violence intervient alors que la Russie, arbitre traditionnel dans la région, a les mains occupées avec sa difficile offensive militaire en Ukraine.
Des « batailles » sont en train d’être livrées en certains points de la frontière et « l’ennemi n’a de cesse d’essayer d’avancer », a déclaré le ministère arménien de la Défense dans un communiqué.
« Les forces azerbaïdjanaises continuent d’utiliser de l’artillerie, des mortiers, des drones et des fusils de gros calibre », a-t-il ajouté, accusant Bakou de viser des « infrastructures militaires et civiles ».
Ces nouveaux affrontements à grande échelle ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi, les deux camps s’en rejetant la responsabilité.
L’Azerbaïdjan a accusé dans la nuit l’Arménie d' »actes subversifs à grande échelle », ajoutant que des tirs arméniens avaient causé des « pertes » dans ses rangs.
L’Arménie, de son côté, a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir entamé un « bombardement intensif » de ses positions peu après minuit en direction de plusieurs villes comme Goris et Sotk.
« Agression » de l’Azerbaïdjan
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui déplore 49 soldats arméniens tués ces dernières heures, a eu des entretiens avec le président russe Vladimir Poutine, son homologue français Emmanuel Macron et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken pour leur demander de réagir face à l' »agression » de l’Azerbaïdjan.
Lors de ces entretiens, Nikol Pachinian a dit espérer une « réponse appropriée de la communauté internationale », selon des communiqués du gouvernement arménien.
« Extrêmement préoccupée », la diplomatie russe a assuré avoir négocié un cessez-le-feu en vigueur depuis mardi matin pour mettre fin aux combats.
La France a annoncé qu’elle allait saisir le Conseil de sécurité de l’ONU. « La France portera la situation devant le Conseil de sécurité des Nations unies, dont elle assure actuellement la présidence », a précisé l’Elysée.
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De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a appelé l’Arménie à « cesser ses provocations ».
La Turquie est un allié traditionnel de l’Azerbaïdjan, auquel elle fournit des drones de combat, qui s’étaient avérés décisifs lors du dernier conflit en novembre 2020.
De fréquentes fusillades ont été signalées le long de leur frontière commune depuis la fin de cette guerre entre Erevan et Bakou pour le contrôle de la région séparatiste
du Haut-Karabakh.
La semaine dernière, l’Arménie avait accusé l’Azerbaïdjan d’avoir tué l’un de ses soldats lors d’une fusillade à la frontière. En août, Bakou a déclaré avoir perdu un soldat et l’armée du Karabakh a fait savoir que deux de ses soldats avaient été tués et plus d’une douzaine blessés.
Plus de 6 500 morts lors du conflit de 2020
Les voisins se sont livré deux guerres – dans les années 1990 et en 2020 – dans la région du Haut-Karabakh, enclave azerbaïdjanaise peuplée d’Arméniens. Six semaines de combats à l’automne 2020 ont fait plus de 6 500 morts et se sont soldées par un cessez-le-feu négocié par la Russie.
>> À voir : Arménie : la menace azerbaïdjanaise aux frontières
Dans le cadre de cet accord, l’Arménie a cédé des pans de territoire qu’elle contrôlait depuis des décennies et Moscou a déployé quelque 2 000 Casques bleus russes pour superviser la trêve fragile.
Cette issue a été vécue comme une humiliation en Arménie où plusieurs partis d’opposition réclament depuis la démission de Nikol Pachinian qu’ils accusent d’avoir fait trop de concessions à Bakou.
Lors de pourparlers sous médiation européenne à Bruxelles en mai et avril, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian étaient convenus de « faire avancer les discussions » sur un futur traité de paix.
Avec AFP
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